Coup de projecteur sur les Studios Éclair
La Ville d'Épinay-sur-Seine accueille ses premiers tournages en 1907. Les studios Éclair rivalisent alors avec Pathé et Gaumont pour devenir un incontournable dans le paysage cinématographique. Retour sur un rêve français.
Les prémices du cinéma
C’est sur l’ancienne propriété du comte de Lacépède, située avenue de Lattre de Tassigny, que l’industriel parisien Charles Jourjon décide de fonder la société Éclair, le 22 avril 1907. La propriété, située au cœur d’un parc de 4 hectares comptant une grande variété d’essences d’arbres, le ru d’Enghien et sa presqu’île servent alors de décors naturels aux premiers films muets. Un studio y est ensuite construit avec un atelier de décors et, grâce à l’arrivée d’un transformateur électrique en 1911, les tournages ne sont plus soumis aux caprices de la météo.
Au vu du succès de l’entreprise, Joseph Menchen, producteur de cinéma autrichien, s’installe à son tour à Épinay-sur-Seine, dans l’ancienne propriété de Madame d’Épinay, rue du Mont. Il y fait construire un studio de tournage et en confie la direction artistique au dramaturge Michel Carré. Le plateau de 40 x 22 mètres est alors éclairé de façon naturelle par une grande verrière. Ce studio sera ensuite mis au noir en 1924. En 1914, la guerre éclate et Joseph Menchen doit quitter la France. Charles Jourjon en profite pour récupérer le studio de son concurrent.
Tout s’éclaire !
En 1920, l’ancien studio de tournage de films muets, ainsi que le magasin de décors d’origine, avenue de Lattre de Tassigny, sont réaménagés en studios d’enregistrement et de synchronisation sonore, s’appelant d’abord « L’Usine Éclair » avant de devenir « Les Laboratoires Éclair ». En 1929, ce studio sera loué à la société anonyme des films sonores Tobis qui en fera le premier studio sonore français. Le début de la fin pour les films muets ! Mais après la guerre, en 1955, Les Laboratoires Éclair s’adaptent encore une fois à l’arrivée de nouvelles techniques pour pouvoir traiter les pellicules couleur.
Trois autres plateaux de tournage sont, par la suite, construits sur le site de la rue du Mont, dont le plateau F en 1961, celui que l’on voit en arrivant par le pont d’Épinay. Sa forme trapézoïdale permet alors la reconstitution de rues, de carrefours et même d’un quartier entier, une offre inédite pour les réalisateurs à l’époque. Les Laboratoires Éclair règnent alors en maître à Épinay-sur-Seine, concentrant les activités de tournage et de traitement des pellicules.