Des collégiens montent leur mini-entreprise

« Se retrouver à la tête d’une société à mon âge c’est très instructif ! », se réjouit Hind Mir, 14 ans. Avec dix-sept autres camarades de 3e C et D du collège Évariste Galois, la « PDG » a fondé Bik-up, qui réalise des porte-gobelets écologiques réglables, les « MugTravel », à fixer sur les vélos ou les trottinettes pour transporter son café partout. En partenariat avec l’association Entreprendre Pour Apprendre (EPA) Île-de-France, ce projet se révèle être un bon moyen pour les jeunes de s’immerger dans le monde du travail.

Une entreprise créée de toute pièce

Grâce à ce dispositif reconduit depuis onze ans par Guillaume Blin, professeur d’histoire-géographie, les élèves sont amenés à construire un projet, concevoir un produit et faire fonctionner une entreprise en constituant un pôle technique, comptable, une direction générale, une direction des ressources humaines, un service client, communication et marketing. Une véritable start-up !

Un processus de recrutement calqué sur la vie réelle

En fin de 4e, les élèves intéressés par cette option Mini-entreprise rédigent une lettre de motivation afin d’intégrer la section. Le professeur retient dix-huit collégiens de niveaux différents. Après présentation du fonctionnement d’une entreprise et des différents services, les élèves postulent à un poste en rédigeant une lettre de motivation et passent ensuite un entretien d’embauche avec des permanents d’Entreprendre Pour Apprendre.

Un prototype mûrement réfléchi

Après un brainstorming pour trouver des idées de produits utiles, pratiques et réalisables qui pourraient faciliter le quotidien des gens, les élèves votent pour leur objet préféré. « Au collège, nous aimons choisir un ustensile que nous pouvons fabriquer avec notre Charly robot ou notre imprimante 3D. Ainsi, les élèves assistent à toutes les étapes de la réalisation du projet », explique le professeur Guillaume Blin. Cette année, ils ont opté pour le porte-tasse. Selon eux, les citadins utilisent de plus en plus le vélo ou la trottinette pour se rendre au travail, prennent souvent un thermos ou un café à emporter, mais n’ont pas de quoi le poser.

Un projet citoyen doublé d’une expérience valorisante

Le choix de développer cet objet prouve également l’engagement des élèves en faveur de l’écologie. C’est pour eux un bon moyen d’encourager l’utilisation de transports moins polluants. En plus, le porte-tasse est recyclable, car entièrement réalisé en amidon de maïs.
Les élèves défendront leur produit lors du concours départemental des mini-entreprises, organisé par EPA, le 23 mars prochain à Saint-Denis si la situation sanitaire le permet.
Il s’agit d’un salon où les classes participantes exposent leur produit et en vante les mérites auprès « des clients ». Les gagnants pourront représenter leur département au concours régional, et ainsi de suite jusqu’au niveau européen.
Remporter le concours serait la cerise sur le gâteau, mais les collégiens ont déjà tout gagné en participant à cette expérience. Certains se sont découvert des talents, d’autres ont développé leur créativité, d’autres encore ont découvert l’utilisation des outils informatiques et des moyens de communication. La plupart ont appris à travailler en équipe et ont pris confiance en eux.