« Il n’y a pas d’âge pour s’instruire » et pour apprendre le français !
Chaque année, des dizaines de Spinassiens apprennent le français grâce aux cours dispensés dans les centres socioculturels de la ville. Et grâce à une motivation souvent exceptionnelle, ils font des progrès fulgurants !
En suivant les cours de Français Langue Etrangère à la MC2, le but de Fatiha, d’Hoda et d’Hanifa n’était pas de devenir Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres, ni d’animer une conférence TED x, comme a pu le faire Tata Milouda… Cette Spinassienne arrivée du Maroc en 1989 est en effet la meilleure ambassadrice des cours d’apprentissage de français qui puisse exister : elle qui ne connaissait que quelques mots de français, ne savait ni lire, ni écrire jusqu’à 50 ans, est, depuis lors, montée sur scène avec le slameur Grand Corps Malade et a joué dans 13 films ! Preuve qu’il « n’y a pas d’âge pour s’instruire » et que « ces cours d’alphabétisation sont une vraie bouffée d’oxygène, » comme Tata Milouda aime à le rappeler.
10 heures de cours pendant 3 mois
C’est aussi le cas pour Fatiha, Hoda et Hanifa, qui ont entre 37 et 45 ans. Hanifa, arrivée il y a moins de 2 ans du Maroc, se sent beaucoup plus à l’aise lors des rendez-vous médicaux de son fils, atteint d’une maladie chronique. Fatiha, dont la bête noire était l’écrit, est désormais capable de remplir un formulaire toute seule. Quant à Hoda, qui avait tendance à se reposer sur son anglais, plutôt bon, elle ose enfin participer à une conversation en français. Il faut dire qu’à raison de 10 heures de cours par semaine pendant trois mois, leurs progrès ont été fulgurants. À tel point que les trois femmes qui viennent de passer le DELF A1, un examen qui certifie leur bon niveau de français, ont trouvé l’épreuve orale plutôt facile et attendent les résultats avec une certaine sérénité.
La motivation comme clé du succès
« Elles méritent vraiment d’avoir leur diplôme, estime leur enseignante, Khadija Azizi. Car elles ont beaucoup travaillé pendant les cours !». Des cours gratuits, ouverts à tous sur simple présentation d’un justificatif de domicile ou d’hébergement sur Épinay et de la signature d’un contrat d’apprentissage pour garantir l’assiduité et la ponctualité de l’ensemble du groupe. «Nous avons réorganisé les cours tels qu’ils existaient pour que le niveau des groupes soit plus homogène et nous avons instauré ce fameux contrat car l’apprentissage est long, parfois fastidieux et demande une vrai implication, explique Khadija Azizi. C’est aussi la raison pour laquelle nous proposons des sessions intensives sur des périodes relativement courtes et que nous travaillons essentiellement sur des situations de la vie quotidienne. C’est plus stimulant et les apprenants voient réellement leur niveau s’améliorer. » Un niveau que Fatiha, Hoda et Hanifa veulent encore perfectionner puisqu’elles ont toutes les trois demandé à poursuivre les cours. Visiblement, elles y ont pris goût, comme Tata Milouda en son temps.