Maïtena Biraben déterminée à être elle-même

L’animatrice et productrice de télévision Maïtena Biraben, fruit d’Épinay-sur-Seine, mène de front carrière et vie de famille. Connue pour avoir animé Les Maternelles sur France 5 et Le Grand Journal sur Canal+, elle officie désormais sur La Chaîne Parlementaire (LCP). Libre et battante, elle nous livre en exclusivité sa vision de l’égalité homme/femme.

Dans un monde idéal, je serais regardée pour ce que je suis

1/ Je souhaiterais en premier lieu aborder votre lien avec Épinay-sur-Seine, dont on sait très peu de chose, à part que vous y êtes née. Y avez-vous quelques souvenirs ?

Oui bien sûr ! Des souvenirs du premier endroit où j’ai grandi, une maison au 1 rue Claire, en face des jardins de la Mairie, près de la Seine. Je sens encore l’odeur des lilas de mon jardin. Je revois les studios Éclair où je passais avec ma grand-mère, l’école Jean Renoir où j’allais à pied… Vous savez, j’ai accepté l’interview parce que c’est pour le journal d’Épinay. Je suis attachée à cette ville.

2/ Quelle image de la femme votre mère vous renvoyait-elle ?

Ma mère fait partie des femmes entre deux générations, entourant 1968. Elles ont cru à l’indépendance dans les faits, mais cela ne s’est pas traduit en acte. La mienne était dans la publicité, mais a tout arrêté lorsqu’elle nous a eus, mes frères et moi. J’ignore si c’était par choix ou pas. Toujours est-il qu’à l’âge de 50 ans, elle s’est reconstruit une carrière d’assistante de direction et croyez-moi ça n’a pas été simple !

3/ Vous, au contraire, vous semblez quelqu’un de totalement libre, est-ce une construction en réaction au parcours de votre mère ?

Absolument pas. C’est ma nature profonde. J’ai très vite su qui j’étais. J’ai toujours eu un caractère et une position dominante et n’ai jamais fait cas d’être une femme.

4/ Suffit-il de « ne pas faire cas d’être une femme » pour être considérée comme l’égal de l’homme ?

En tous cas, il ne faut pas se positionner comme une victime. Si vous vous laissez faire, vous n’obtiendrez rien. Combien de femmes vont réclamer à leur patron le même salaire que leur collègue homme ? Personnellement, j’ai toujours été autant payée que les autres animateurs. Je crois qu’il revient aux femmes de s’occuper de la parité. Avec quatre frères à la maison, je n’ai pas attendu qu’on m’octroie les droits, je les ai pris !

5/ C’est parfois plus facile à dire qu’à faire, quels conseils donneriez-vous aux Spinassiennes qui n’oseraient pas s’affirmer comme vous ?

Comme beaucoup de filles, j’ai été dressée pour m’occuper des autres. Heureusement, je suis née libre et en colère. J’ai réussi à me défaire de ce carcan. Je sais combien cela est difficile, pour certaines femmes plus que d’autres d’ailleurs, je ne le nie pas. Mais je leur souhaite d’y arriver, même si les obstacles sont nombreux ou difficiles à surmonter. On a chacun notre éducation, nos valeurs, nos cultures et/ou religions, mais on a un point commun : on n’a qu’une vie. Moi j’ai choisi de ne pas passer à côté.