Portrait d’un spinassien libre : Vincent Russo, son métier il le revendique
Vincent Russo, 33 ans, est éducateur de jeunes enfants à la crèche multi-accueil Les trois amis à Épinay-sur-Seine. Cette profession, rarement incarnée par des hommes, il l’a choisie par vocation.
Aucun métier n’est inaccessible pour personne
Vincent a toujours su qu’il était fait pour s’occuper des enfants. « J’étais très proche de mes petits cousins et de mes petites cousines. D’ailleurs, ma famille n’a pas été étonnée quand je lui ai dit ce que je voulais faire. C’est aussi mon caractère qui veut cela, je suis quelqu’un d’assez patient et d’observateur, des qualités essentielles pour travailler dans la petite enfance ».
Il quitte tout par vocation
Après avoir été animateur pour les 3-6 ans pendant longtemps, il éprouve l’envie de travailler auprès d’un public plus jeune. Il doit pour cela suivre la formation d’éducateur de jeunes enfants. Mais elle n’existe pas à Orléans, sa ville d’origine. Il décide alors de se rendre à Paris pour suivre sa voie. « J’ai pris conscience que j’étais rare à l’époque de ma formation en 2015, on n’était moins de 3% d’hommes à passer le diplôme d’État ».
Pourtant, d’après Vincent, l’instinct maternel n’est pas réservé aux femmes. Il est fasciné par « ces années où l’enfant découvre énormément de choses. Il apprend à marcher, à manipuler, son intelligence se développe à une vitesse incroyable… Pourquoi ne pourrais-je pas, sous prétexte que je suis un homme, avoir envie de participer au développement psychomoteur et affectif des tout-petits ? » Vincent déplore les préjugés de genre inscrits dans les mœurs.
Contre le sexisme « bienveillant »
Jusqu’à maintenant, Vincent n’a pas eu à faire à des remarques désobligeantes sur le fait qu’il soit un éducateur de jeunes enfants « homme ». Au contraire, il est très bien accueilli par les parents des enfants de la crèche et par ses collègues. Il rappelle que l’un des principes fondateurs des acteurs de la petite enfance est de garantir une certaine mixité du personnel encadrant, qui offrirait aux enfants des modèles et des relations socialement plus riches dans un monde constitué d’hommes et de femmes. La lutte contre les stéréotypes sexistes un enjeu essentiel dès le plus jeune âge. « Chaque enfant est unique. Mon travail est de le valoriser au quotidien pour ses qualités personnelles, en dehors de toute idée préconçue. J’attends en retour qu’on agisse avec moi de la même manière. Je souhaite être valorisé pour mes compétences, pas pour mon genre ».