Portrait : Katell Goguet
Championne dans plusieurs disciplines de combat, dont le muay-thaï (ou boxe thaïlandaise) qu’elle pratique au CSME, le club sportif multisections d’Épinay-sur-Seine, la jeune Katell Goguet cumule les titres, notamment celui de championne du monde de muay-thaï en 2019.
Championne de muay-thaï éducatif (qui, à la différence du combat, valorise la technique de cet art martial très ancien originaire de Thaïlande), de K1 rules light (le K faisant référence au karaté, au kung-fu, au taekwondo et au kick-boxing), de kick light (deux disciplines du kick-boxing) ou encore de pancrace (un sport de combat très en vogue dans l’Antiquité gréco-romaine, mêlant boxe et lutte), Katell Goguet, 13 ans, est à coup sûr une battante. « J’ai aussi commencé la boxe anglaise l’an dernier pour perfectionner ma garde et mon anglaise », précise la jeune spinassienne qui a commencé par le judo à l’âge de quatre ans et qui est aujourd’hui en classe de 4e, section sportive Judo, à Levallois-Perret. Il n’existe en effet pas de section Muay-thaï, une véritable passion que son grand-frère (champion Île-de-France de Muay thaï en plus d’avoir été champion de France de judo l’an dernier) lui a fait découvrir en 2015 : « J’ai essayé, ça a accroché direct. »
« Les sports de combat apprennent aussi à se respecter soi-même et à respecter les autres »
Même si les choses évoluent, la boxe thaï n’est pas encore très pratiquée par les filles et les garçons ne les prennent pas toujours au sérieux. Parmi les réflexions, Katell en a relevé plusieurs : « Ah ouais ! toi t’es un garçon manqué. » Ou alors, un garçon, même s’il n’a jamais boxé, peut dire : « Moi je te bats sans problème. » Et quand ils la voient combattre : « Ah oui, t’es forte. Je ne savais pas que t’étais capable de faire ça. » Concernant les coups, elle se veut rassurante : « Ils sont retenus jusqu’à 15 ans et après, quand ils sont portés, il y a toujours des protections. Et puis surtout, si on s’entraîne bien, si on maîtrise bien sa garde, les coups, ça fait mal, mais pas au point de mettre KO. C’est vraiment le plus important, parce que même avec un coup porté doucement, si on n’a pas une bonne garde, on peut tomber KO. Les sports de combat apprennent aussi à se respecter soi-même et à respecter les autres, le contrôle de soi, le bien d’autrui. On évite toujours de faire mal. Par exemple, on ne va pas taper dans la poitrine. »
Une volonté de fer
Double championne du monde de muay-thaï au World Open Martial Arts de Guadalajara (Espagne) en 2019, dans les catégories moins de 42 et moins de 47 kg, Katell a d’ores et déjà gagné son premier rêve. Mais atteindre un tel niveau demande une volonté de fer : « Il faut de la persévérance, l’envie, se donner à fond à tous les entraînements. Il faut aussi prendre du repos. » Entre l’entraînement, les études et les compétitions, c’est parfois compliqué. La semaine type de Katell, c’est lever à six heures pour prendre le bus, fin des cours tous les soirs à 17 h 30 et ensuite, entraînement : « C’est difficile, et la plupart du temps, vu que j’ai une heure à une heure 30 de bus, je révise dans le bus. » Sa mère, Laetitia Minos, qui l’a coachée l’année dernière en l’absence de Younès Mehhel (son coach depuis le début au Team CSME shadow), confirme : « C’est la course, mais ça fait plaisir parce qu’elle travaille dur que ce soit à l’école ou à la maison. C’est une fierté pour nous et pour elle. »
Des projets plein la tête
Quant aux projets, la jeune championne n’en manque pas, à commencer par le prochain championnat d’Île-de-France de muay-thaï, en octobre, dans la catégorie minime moins de 50 kg. Il lui tarde aussi de retourner en Thaïlande où elle a déjà été deux fois : « Ils n’ont pas la même manière de pratiquer et de s’entraîner qu’en France et ça m’apporte beaucoup. » Il y a aussi les Jeux olympiques qu’elle espère faire en boxe anglaise, la boxe thaï n’étant pas proposée : « J’ai déjà les bases, mais les déplacements, la garde, les coups, ce n’est pas du tout la même chose. » Elle aimerait aussi boxer au Glory et au One Championship, deux organisations mondiales qui rassemblent les meilleurs combattants. Et plus tard, elle se verrait bien ouvrir sa salle de boxe, pour le plaisir, et enseigner le sport dans les écoles pour transmettre, à son tour, sa passion et son plaisir.
Palmarès d’une championne
Muay-thaï
- Double championne du monde du World Open Martial Arts (saison 2019/2020)
- Championne (saison 2018/2019), vice-championne (saison 2015/2016) et troisième (saison 2017/2018) aux championnats de France
- Vainqueur (saisons 2016/2017 et 2019/2020) et vice-championne (saison 2017/2018 et 2018/2019) de la coupe de France
- Championne (saisons 2017/2018, 2018/2019 et 2019/2020) et vice-championne (saisons 2015/2016 et 2016/2017) d’Île-de-France
- Ex aequo au gala » The diamond 3″ (saison 2018/2019)
- Vainqueur de la coupe de Bretagne (saison 2019/2020)
- Vainqueur du Kids Trophy Montluçon (saison 2019/2020)
K1 rules light
- Vainqueur de la coupe de France (saison 2019/2020)
- Vice-championne de France (saison 2018/2019)
- Championne d’Île-de-France (saisons 2018/2019 et 2019/2020)
- Vainqueur de la coupe de Bretagne (saison 2019/2020)
- Vainqueur de la coupe 78 (saison 2017/2018)
kick light
- Championne d’Île-de-France (saison 2018/2019)
- Vice-championne de France (saison 2018/2019)
Pancrace
- Vainqueur de la coupe de France (saison 2019/2020)
- Championne d’Île-de-France (saison 2019/2020)
- Vainqueur du challenge Corbeil-Essonnes (saison 2018/2019)