Thomas Rambaux aime jouer avec les feux

Thomas Rambaux est artificier, une passion née de ses vacances en Bretagne et avec laquelle il a renoué depuis quelques années, au point de tout quitter pour en faire son métier. Passé des mèches lentes de son enfance, 1 cm par seconde, aux mèches rapides des pros, 300 m par seconde, il travaille notamment avec la société Pyrotech-Évènements qui réalise le feu du 13 juillet à Épinay-sur-Seine.

Arrête d’envoyer toutes tes économies en fumée.

Cette phrase que lui répétait son grand-père, quand il était gamin et qu’il passait ses vacances en Bretagne, Thomas Rambaux s’en souvient comme si c’était hier. Sa vocation d’artificier est née là-bas, à Bénodet, le jour où son père a fait un feu d’artifice dans le jardin : « Je devais avoir 5 ou 6 ans et je le vois encore allumer son tourniquet. J’ai adoré. » Dès lors et jusqu’à l’adolescence, les vacances de Thomas Rambaux sont synonymes de feux d’artifice : ceux qu’il tire chaque week-end et celui du 15 août à Bénodet, tiré depuis la mer et qu’il ne raterait pour rien au monde.

Revenir à son rêve d’enfant

Son parcours est ensuite classique : un bac électrotechnique, un BTS informatique industrielle, puis un job d’administrateur systèmes et réseaux pendant huit ans à partir de 1999. En parallèle, il fait aussi de l’événementiel, dans un cadre associatif, pour faire connaître de jeunes talents. Cette activité prenant peu à peu le pas sur sa vie professionnelle, il crée en 2007, avec deux associés, une société de prestations audiovisuelles avant de revenir, en 2015, à son rêve d’enfant :

J’ai travaillé avec un artificier en intégrant du laser, puis j’ai suivi une formation d’artificier en 2016 de manière à avoir le diplôme et les autorisations préfectorales pour manipuler les matières dangereuses, et je me suis mis à mon compte.

Le laser, avec la Seine, c’est formidable

Perfectionniste, Thomas Rambaux fabrique sa propre table pyrotechnique en 2017. « On peut les acheter toutes faites, mais ça vaut très cher et je voulais un système mobile, fiable et qui corresponde à ce que je voulais faire. » Travaillant principalement pour PyrotechÉvènements, il intervient depuis 2019 sur le feu d’artifice d’Épinay-en-Seine, un gros feu de 30 minutes, soit environ 15 tableaux tirés depuis L’Île-Saint-Denis, en face de la mairie, et qui demande beaucoup de préparation :

Je fais la bande-son en concertation avec Stéphane Ruet, fondateur de Pyrotech-Évènements, qui conçoit la pyrotechnie. On prévoit différentes hauteurs : les artifices posés au bord de l’eau ne dépassent pas la hauteur des arbres, environ 30 mètres. Ceux qui sont plus éloignés peuvent monter jusqu’à environ 125 mètres. J’ai aussi intégré du laser. Ça ne se prête pas à tous les thèmes ni à tous les endroits, mais ici, avec la Seine, c’est formidable, car on a un grand champ large d’une centaine de mètres.

Traverser la Seine : un vrai défi pour le son

Cette largeur n’est toutefois pas sans poser de difficultés pour le son qui, auparavant, partait de derrière le public. Persuadé qu’il faut trouver le moyen de faire partir les décibels depuis la zone de tir, l’un des critères d’un feu réussi, Thomas Rambaux parvient à relever ce défi, dès 2019, grâce à Sylvain Angonin, un ingénieur du son spinassien. Mais au fait, qu’est-ce qu’un feu réussi ?

Du point de vue du public, c’est quand il applaudit et qu’il repart content. Pour l‘artificier, c’est quand il n’y a pas eu de raté, quand le feu ressemble à ce qu’on a imaginé.


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