Vos talents : Alexis Onestas, d’ado rappeur à patron de label

À la tête d’un label de musique et d’une maison d’édition littéraire, ancien journaliste, prof à la Sorbonne Nouvelle, Alexis Onestas est un éclectique qui a su tracer sa route, là où on ne l’attendait pas. C’est aussi un homme fidèle dont le cœur reste attaché à Épinay, où il a grandi et où il habite encore aujourd’hui. Rencontre avec un passionné.

C’est sur les bancs du Lycée Feyder qu’il a quitté depuis plus de vingt ans que nous rencontrons Alexis Onestas. L’occasion de retracer son parcours et de se remémorer les passerelles où il adorait jouer et flâner avec ses amis ou encore le centre socioculturel des Écondeaux qui a vu éclore sa passion pour la musique.

Ses parents et ses professeurs parlent d’un enfant têtu, lui évoque plus volontiers un caractère déterminé et passionné. « J’ai toujours eu besoin d’organiser les choses à ma façon, de me sentir libre. » Ainsi, lorsque son père saxophoniste lui propose d’entrer au Conservatoire, il décline. Son truc à lui, c’est le rap. Alors il participe avec beaucoup d’assiduité aux cours de hip-hop et aux activités proposées par le centre socioculturel des Écondeaux et se produit même sur scène une première fois à l’âge de 14 ans, sans pour autant perdre de vue les études… Son diplôme de communication en poche et après quelques expériences dans des médias spécialisés dans la musique, il décide de créer son propre fanzine autour du rap. Une aventure qui lui demande beaucoup de courage : « Quand on vient d’un milieu modeste, c’est difficile de gravir les échelons. »

Businessman né

Mais aujourd’hui, le plafond de verre semble bien avoir cédé puisque Alexis Onestas est à la tête de plusieurs sociétés dont une maison d’édition littéraire et un label de musique. Il dispense également des cours d’économie numérique aux étudiants de la Sorbonne Nouvelle : « Ça me permet de transmettre tout ce que j’ai appris et puis c’est une bonne occasion de montrer que, même si on a fait ses études dans le 93, l’expérience et la ténacité peuvent mener plus loin qu’on veut bien l’imaginer. »

Cet éclectique qui cite, parmi ses références et ses modèles, le rappeur également spinassien Busta Flex, ou encore le groupe Kassav, en hommage à ses origines antillaises, en est en effet convaincu : « La vie, ce sont d’abord des rencontres et des opportunités. Or, j’ai eu la chance de croiser ces artistes et ils m’ont beaucoup apporté. »

À son tour et pour boucler la boucle, il essaie donc d’être l’homme providentiel, celui qui sera la « bonne rencontre » et qui débusquera les talents de demain.

Article du 5 janvier 2022, mis à jour le 26 août 2022

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Ça me permet de transmettre tout ce que j’ai appris et puis c’est une bonne occasion de montrer que, même si on a fait ses études dans le 93, l’expérience et la ténacité peuvent mener plus loin qu’on veut bien l’imaginer.

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