Vos talents : Saël Kumbedi, droit au(x) but(s)
Discret, presque timide, on pourrait prendre Saël Kumbedi pour un adolescent de 17 ans comme les autres. En réalité, il est l’une des révélations de l’Euro U17* de football. Double buteur lors de la finale, il offre la victoire aux Bleuets contre les Pays-Bas. Depuis, le gamin des Béatus vit un rêve éveillé : celui d’être l'un des footballeurs les plus courtisés par les clubs professionnels.
Saël Kumbedi débute le football très jeune. Rien de plus normal dans cette famille de grands sportifs : trois grands frères (Elio, Glodie et Christ), trois petits frères (Dan, Ader, Jean-Joseph) et une sœur (Prodime). Chez les Kumbedi, on joue au basket, au football américain, on fait de la boxe…
« Saël, quand il était petit, il passait son temps à jouer au ballon dans la maison, en transformant ses chaussettes en balle », se remémore son grand frère, Christ. À 7 ans, il pousse donc les portes de l’Académie de Football d’Épinay-sur-Seine (AFE), présidée par Ifsan Nawaz. « Le football, pour moi, c’était comme une évidence. J’adorais ça, se souvient Saël. C’est peut-être de famille : mon père, Jean, a failli être professionnel au Congo. Mais c’est l’AFE qui m’a tout appris : jouer en équipe, la technique, les règles… Au début, je jouais attaquant, mais mon père a voulu que je passe défenseur. »
Une bonne inspiration paternelle : le poste de latéral droit lui va comme un gant. Très vite, ses qualités physiques (notamment de solides appuis) et sportives sont remarquées. À 14 ans, il quitte sa famille et sa ville, direction Le Havre, où il intègre Le Havre Athletic Club. Un club formateur qui lui fait rapidement gravir les échelons : le Spinassien a fait ainsi ses premiers pas en Coupe de France et en Ligue 2.
« C’est une grande fierté. Mais ce n’est qu’une première étape. Je travaille avec acharnement pour réussir. Même quand je rentrais du centre d’entraînement, pendant les vacances, je m’entraînais au Parc Municipal des Sports. Aujourd’hui, je suis heureux parce que ça paye. »
Des heures d’entraînement, mais aussi des sacrifices, une hygiène de vie irréprochable… Le moindre écart ne pardonne pas.
À l’aube de sa carrière professionnelle, Saël n’oublie pas pour autant son club formateur, l’AFE, et sa ville d’Épinay. Le 23 juin dernier, il était reçu en mairie par Hervé Chevreau (lire également en page 4). « C’était une grande fierté. Je reste très attaché à Épinay. Dès que je peux, je reviens ici. Je vais voir les petits de l’AFE. Le message que je veux leur faire passer, c’est de persévérer, de travailler et de toujours croire en soi. Le football, c’était ma passion et c’est aujourd’hui mon métier. Mais je reste humble : je sais que ça peut s’arrêter du jour au lendemain. » Alors Saël Kumbedi n’oublie pas son 2e grand objectif : le Bac, l’année prochaine…
*Le Championnat d’Europe de football des moins de 17 ans